Toutes les chansons ci-dessous sont des compositions de Jimi Hendrix.
Enregistrements réalisés par moi-même, à la maison.
Ce travail, amateur, n'a aucune espèce de but lucratif.

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Jimi Hendrix a été le musicien qui, il y a plus de 50 ans, m'a le plus inspiré à entreprendre l'apprentissage de mon instrument. Il fait partie des premiers artistes que j'ai écoutés de manière autonome. Sans lui, je crois bien que ma vie entière aurait été très différente. Je lui dois beaucoup.

Je me souviens, comme si c'était hier, d'écouter sa musique tous les jours en rentrant du collège dans ma petite chambre de la maison de mes parents. J'avais reçu un petit magnétophone à cassette en cadeau qui me permettait d'enregistrer ce que je voulais (un Philips, les premiers apparus sur le marché, sorte de boîte rectangulaire pas très épaisse avec un HP sur le dessus) et j'avais trouvé le moyen de le bricoler pour ralentir comme je voulais le moteur d'entraînement de la bande magnétique. Ayant commencé l'apprentissage de la guitare peu de temps avant, ça m'a permis de piger toutes les phrases / riffs de JH qui étaient trop rapides à capter à vitesse normale ! Je me souviens d'avoir été particulièrement affecté à l'annonce de sa mort, me sentant un peu comme orphelin de quelque chose et lâchant mes premiers pleurs non enfantins, j'avais 13 ans.

2020 est l'année du cinquantième anniversaire de sa mort et j'ai senti comme l'absolue nécessité de lui rendre un hommage en enregistrant quelques-unes de ses chansons. Ça a été un immense plaisir d'en redécouvrir certaines et de les apprendre, pour celles dont ça n'avait jamais été le cas avant, et de les enregistrer, chez moi, tranquillement. Je partage le résultat avec mes amis dans un souci de, peut-être, très modestement contribuer à faire découvrir ou redécouvrir l’œuvre d'un artiste capital du siècle dernier dont nous sommes encore pour la plupart les enfants.

Daniel G. - 2020
Spanish Castel Magic
(Magie du "Chateau Espagnol")
Les paroles de "Spanish Castle Magic" ont été inspirées par un club appelé le "Spanish Castle" qui se trouvait au sud de Seattle / USA (ville de naissance de Jimi), dans ce qui était alors le comté de King (aujourd'hui la ville de Des Moines, Washington).

Il a été construit dans les années 1930 pour éviter les lois restrictives de Seattle à l'époque sur les boîtes de nuit. En 1959, le club a commencé à accueillir des groupes de rock locaux de premier plan tels que "The Fabulous Wailers" et, à l'occasion, des vedettes en tournée. Jimi Hendrix s'est produit au "Spanish Castle" à plusieurs reprises. Le club a été démoli en avril 1968.

Selon le critique de rock Dave Marsh, "Une fois que vous connaissez la légende des Wailers au "Spanish Castle" et les faits concernant la présence de Jimi, les paroles de son "Spanish Castle Magic" semblent hantées par une certaine nostalgie : "C'est très loin, il faut environ une demi-journée pour y aller si on y va avec ma... libellule", chante-t-il. Dans le texte Jimi nous invite donc à le rejoindre pour un voyage cosmique en "libellule" vers un lieu lointain "bien qu'il ne soit pas en Espagne" !

Les "riffs" du morceau, comme toujours d'inspiration "Rhythm & Blues", sont particulièrement décoiffants, c'est un vrai plaisir à jouer et à chanter !
Power To Love
(Pouvoir à l'amour)
Cette chanson a pris vie avec des paroles différentes sous le titre "Paper Airplanes" jouée avec Buddy Miles (batteur) lors d'une jam sur scène au Newport Pop Festival en juin 1969. Lorsque les deux hommes ont travaillé ensemble en studio plus tard dans l'année, ils sont revenus à la chanson et l'ont développée plus avant pour en faire "Power Of Soul" (alias "Power To Love"). Jimi n'a cependant jamais réussi à finir une version studio de celle-ci.

Un des riffs provient de la chanson "Mary Ann" de Ray Charles !
https://www.youtube.com/watch?v=ToBJ5VzEhNw

Ce morceau est remarquable par le nombre de riffs différents qu'il enchaîne. Hendrix était vraiment le roi de la trouvaille en terme de riffs (mais pas que). Et les différents changements de tonalité accentuent encore plus l'effet de diversité. Le morceau est pourtant long, n'a pas la structure conventionnelle d'un morceau "pop" mais on ne s'ennuie pas une seconde à cause de l'évolution perpétuelle des phrasés et des tonalités !
Un de mes préférés !
Bold As Love
(Audacieux comme l'amour)
Beau texte avec ses images de couleurs telles que "Sa robe vert feu ricane sur le sol herbeux..." ou "Bleues sont les eaux qui donnent la vie". Des paroles très poétiques pour une épopée qui commence comme une ballade douce et monte en crescendo jusqu'à une fin totalement lyrique.

Le biographe de Hendrix, Harry Shapiro, décrit le thème de "Bold as Love" comme étant "une bataille olympique de passions dont la stratégie est tracée ... de toute évidence en termes de couleurs", notant par rapport aux paroles que "La conclusion doit être que l'amour se décline en plusieurs nuances, que l'amour est un travail difficile et que pour s'impliquer correctement, il faut de l'engagement et du courage".

Denise Sullivan, auteur pour AllMusic (base de métadonnées consacrée à la musique), explique de la même manière que la chanson "décrit un arc-en-ciel dans une déclaration d'amour épique aux multiples couleurs", proposant que "une interprétation peut être que les gens sont un, malgré nos différentes nuances ; une autre peut être que dans chaque personne réside un ensemble d'émotions, chacune correspondant à une couleur" et concluant que "dans les deux cas, l'intégration complète est l'idéal d'Hendrix".

J'adore comme dans tous mes titres préférés de Jimi, le style purement Rhythm & Blues de la partie guitare. Pas facile à chanter, cependant, à cause du débit du texte :-(
Manic Depression
(Dépression maniaque)
Un des rares morceaux de Hendrix en trois temps. Une valse en quelque sorte, mais avec la patate d'un rock & roll tout ce qu'il y a de plus binaire !

Écrit en 1967 au tout début de sa période avec "Experience".

"Manic Depression" signifie "Dépression maniaque" ancien nom du trouble bi-polaire. Mais, bien entendu, dans la chanson, l'utilisation de ces termes tient plus d'une expression romantique d'un sentiment de frustration que de la maladie psychiatrique. Dans cette chanson, Hendrix chante le désespoir et la confusion, et se demande dans quel genre de monde il vit. Son refuge protecteur contre le chaos est la musique "music, sweet music".
Remember
(Souviens toi)
Dans "Remember", Jimi s'adresse à une femme, en essayant de lui rappeler combien la vie était belle quand ils étaient ensemble. Tout semble avoir mal tourné ou avoir complètement disparu depuis qu'il a rompu avec cette femme, pour laquelle il promet de changer de direction...

"Remember" est d'inspiration 100% Rhythm & Blues (quoique un peu teinté de "pop") avec sa structure rythmique très mouvante et, bien sûr, son riff classique qui est répété pendant presque toute la durée de la chanson en cycles de 11 mesures. Un modèle du genre !
Message To Love
(Message à l'amour)
Un des premiers morceaux de la seconde période de l'œuvre de Jimi, celle qui le ramène à ses racines du Rhythm & Blues après l'expérience, plutôt "Pop", de sa première formation (qui s'appelait justement "Experience" !).

Les "riffs" de guitare sont clairement R&B mais, et c'est ce qui fait le génie d'Hendrix, joués dans un contexte différent et avec une inventivité sonore inconnue jusque-là. Il a réellement profité à plein des nouvelles technologies qui émergeaient à l'époque pour la guitare électrique et il les a appliquées à fond à ce style.
Ce morceau n'a jamais été publié dans sa version studio, version qui n'a jamais été terminée étant donné le choix du morceau pour figurer sur le monumental album live "Band Of Gypsies".

Les paroles de cette chanson sont très positives, c'est un appel à la liberté et l'amour de la vie.
Angel
(Ange)
Jimi Hendrix a écrit "Angel" en référence à un rêve qu'il a fait sur sa mère, Lucille Hendrix (née Jeter), lorsqu'il était enfant. Celle-ci est décédée précocement alors que Jimi était encore très jeune. Lors d'une interview réalisée en décembre 1967, il a expliqué l'inspiration derrière la chanson en décrivant le rêve comme suit :

< Ma mère était portée par un chameau. Et il y avait une grande caravane, elle disait : "Eh bien, je vais te voir maintenant", et elle va sous des arbres, on pouvait voir l'ombre, vous savez, les motifs de feuilles sur son visage quand elle y était ... Elle dit : "Eh bien, je ne te verrai plus beaucoup, tu sais. On se reverra. Et puis, deux ans plus tard, elle meurt, vous savez. Et j'ai dit : "Oui, mais où vas-tu ?" Et tout ça, tu sais. Je me souviens de ça. Je m'en souviendrai toujours. Je n'ai jamais oublié ... Il y a des rêves que l'on n'oublie jamais >

Dans la biographie Jimi Hendrix : Electric Gypsy, les historiens Harry Shapiro et César Glebbeek ont comparé "Angel" - qu'ils décrivent comme "sans doute la meilleure ballade de Jimi" - avec le morceau jumeau "Night Bird Flying" de l'album "Cry Of Love", citant les similitudes de leurs paroles comme preuve du sujet plus personnel exploré par le musicien dans sa carrière ultérieure. La chanson a également été comparée à "May This Be Love" (de l'album "Are You Experienced") et à "Long Hot Summer Night" (de l'album "Electric Ladyland"), dans lesquelles Shapiro et Glebbeek estiment que Hendrix recherche une "femme mystique comme seul moyen de paix intérieure et de salut personnel".

La progression harmonique de cette chanson, manifestement d'influence R&B (j'aurais tout à fait vu Otis Redding la chanter !), est simple mais magnifique. Avec cette histoire de mère et d'ange par-dessus, c'est un très touchant voyage au pays des rêves.
Crosstown Traffic
(Traffic en ville)
Quelques minutes de pure plaisir où Jimi utilise brillamment des termes routiers et mécaniques comme métaphore de son état émotionnel à propos de sa partenaire infidèle. Cette chanson parle d'une fille dont il lui est difficile de se débarrasser. Lui faire comprendre qu'elle n'est pas / plus désirée, c'est comme se frayer un passage dans le traffic !

Les paroles sont similaires à celles de nombreuses chansons de blues en ce sens qu'elles sont remplies de références sexuelles dans des métaphores astucieuses telles que : "Je ne suis pas la seule âme, qui soit accusée d'un p'tit coup et hop, parti !, avec tes traces de pneus dans le dos, je vois que tu t'es bien amusée également"....
Fire
(Feu !)
Un favori de Hendrix sur scène et souvent en première partie de spectacle.

Malgré ses connotations sexuelles, la chanson a une origine on ne peut plus innocente. En effet, les paroles principales ("let me stand next to your fire") sont inspirées d'une journée aux alentours de Noël 1966 où le groupe, venant de terminer un concert dans le froid, s'est rendu chez la mère du bassiste Noel Redding à Folkestone, en Angleterre. A leur arrivée, Jimi a demandé à la mère de Redding, Margaret, s'il pouvait "se tenir près de son feu" pour se réchauffer. Le chien de la famille était couché près du feu, ce qui a inspiré la réplique : "Pousse-toi Rover, et laisse Jimi prendre la relève" (qu'on entend dans le pont, après le second refrain).

Cet éclair lyrique est une percée pour Hendrix, qui, à cet époque, commence à écrire des chansons à la demande de son manager Chas Chandler. Pondre des riffs de guitare était facile pour lui (pour sûr!), mais il s'est avéré qu'il avait aussi un talent pour les textes, par exemple en étant capable de transformer une simple ligne en une histoire enflammée de passion lascive !
I Don't Live Today
(Je ne vis pas aujourd'hui)
Le musicologue Ritchie Unterberger considère que les paroles de "I Don't Live Today" ont plus à voir avec un contexte rock gothique qu'un contexte psychédélique. Il décrit la musique comme étant "jouée et chantée avec une exubérance qui dément l'obscurité des paroles". L'auteur Sean Egan, pour sa part, a écrit qu'Hendrix "évoque superbement, et avec une grande économie de mots, le désespoir, qu'il soit celui d'un individu ou celui d'une éthnie dévastée et brutalisée".

Les motifs rythmiques "tribaux" (intro et couplet qui suit) servent de plateforme à un délire de feedbacks de guitare qui donne un ambiance très spéciale au morceau. En l'honneur de son héritage cherokee, Hendrix dédiait la chanson aux Indiens d'Amérique et à d'autres groupes minoritaires. Ce n'était pas juste de la com'. Jimi avait été très proche de sa grand-mère cherokee. Il n'était donc pas insensible au sort des Amérindiens.
Ain't No Telling
(Je ne peux pas dire...)
Peu d'infos au sujet de l'historique de ce morceau très court hormis des choses peu importantes genre dates, circonstances et lieu d'enregistrement de la version studio originale. Pourtant c'est une grande pièce de Rhythm & Blues Hendrixienne avec, de surcroit, une structure particulièrement biscornue, le pont faisant indéfectiblement penser à un délire de rock progressif. Définitvement une chanson que j'adore malgré la difficulté à la chanter compte tenu du débit des paroles !
Drifting
(A la dérive)
Hendrix aurait écrit cette magnifique ballade en hommage à la légende du R&B, Curtis Mayfield, avec qui il a joué tôt dans sa carrière.

Cette chanson est clairement une chanson sur la quête de l'amour. Très peu de mots, mais si bien dits :

À la dérive
Sur une mer de larmes oubliées
Sur un canot de sauvetage
Je navigue pour ton amour, pour rentrer chez moi.
À la dérive
Sur une mer de vieux chagrins d'amour
Sur un canot de sauvetage
Je navigue pour ton amour, pour rentrer chez moi.

Selon l'ingénieur du son de Jimi, Eddie Kramer, il aurait eu la remarquable capacité à enregistrer un solo dont il savait que, joué à l'envers (en faisant tourner le magnétophone dans l'autre sens), il sonnerait parfaitement sur une partie d'un morceau. C'est possible, mais, par expérience, je sais que n'importe quel solo passé à l'envers peut plus ou moins faire l'affaire, c'est un peu un coup de chance. Plus on fait de prises, plus on risque de trouver ce qu'il faut ;-) J'ai aussi utilisé ce procédé dans mon enregistrement, à la fin.
Straight Ahead
(Droit devant !)
Cette chanson a commencé sa vie sous le nom de "Pass It On".

Elle fait partie de ces compositions qui auraient du figurer dans le 4eme album de Jimi si sa vie ne s'était pas arrêtée prématurément. La chanson est finalement sortie dans l'album posthume "Cry Of Love" après avoir été terminée et mixée par Eddie Kramer (son ingé. son) et Mitch Mitchell (premier batteur des formations d'Hendrix).

Les paroles en disent long sur l'état mental de Jimi à l'époque :

"Hello my friend, so good to see you again. I've been all alone, all by myself. I just couldn't make it".
"Salut mon ami, si bon de te revoir. J'ai été tout seul, tout seul. Je ne pouvais pas m'en sortir".
Ezy Rider
(Easy Rider)
Morceau clairement inspiré du film de contre-culture à succès de Dennis Hoppers "Easy Rider" de 1969. Le film avait mis en vedette deux autres chansons d'Hendrix : "If Six Was Nine" et "Axis : Bold As Love".

Il a connu plusieurs rebondissements, les thèmes et "riffs" de celui-ci ayant déjà été intégrés dans d'autres morceaux avant l'enregistrement de sa forme définitive.

Le "riff" d'intro. avait été fixé par Jimi et son groupe "The Experience" dès 1967, lorsqu'ils ont travaillé à l'achèvement d'une chanson composée par Noel Redding et Mitch Mitchell (bassiste et batteur) et intitulée "Dance". Le groupe s'est souvenu de ce riff et y est revenu en 1969 avec une jam désormais connu sous le nom de "Lullaby For The Summer".

Un autre instrumental, connu sous le titre de "Mushy Name" sur certaines sorties non-officielles, est devenu plus tard la partie centrale de "Ezy Ryder".
Little Wing
(Petite aile)
Selon Hendrix, "Little Wing" est né d'une idée qu'il avait développée à l'origine alors qu'il jouait à Greenwich Village, lorsqu'il était à la tête de son groupe "Jimmy James and the Blue Flames" pendant l'été 1966. Il a expliqué plus tard qu'il avait été inspiré à la finaliser après sa participation au Festival "Monterey Pop" en 1967.

En discutant de ses paroles, JH se montrait énigmatique. Dans une interview accordée en 1967, il a expliqué que "la plupart des ballades se présentent de différentes manières. Parfois, vous voyez les choses différemment de ce que d'autres personnes voient. Alors vous l'écrivez dans une chanson. Ça peut représenter n'importe quoi". Dans d'autres interviews, il a reconnu une influence amérindienne sur certaines de ses chansons dont "Little Wing". Il a décrit celle-ci comme étant "basée sur un style indien très, très simple", faisant peut-être référence à certaines mythologies dans lesquelles les esprits habitent la nature et les animaux, y compris les oiseaux.

Le journaliste musical Charles Shaar Murray compare la figure de l'oiseau décrit dans la chanson à un idéal féminin : "Parfois, c'est un esprit, parfois un fantasme, parfois une femme aussi palpablement physique que lui".Ce genre de personnage apparaît pour la première fois comme "Waterfall" (cascade) dans la chanson "May This Be Love", où elle offre réconfort et espoir, et comme "un lutin plein d'âme et d'amour" dans "Little Wing". Cependant, d'autres auteurs ont suggéré que la figure est similaire à l'ange gardien associé au christianisme, ce qui est clairement ce qu'elle représente dans l'autre chanson d'Hendrix "Angel", écrite plus tard.

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