2014
2014
Enregistrements réalisés par moi-même.
Ce travail, amateur, n'a aucune espèce de but lucratif.

Pour démarrer la playlist cliquez le bouton ci-dessous.

Ella Wheeler Wilcox est une poétesse américaine de la seconde moitié du 19ème siècle (et du début du 20ème). Elle est principalement connue pour son livre "Poems of Passion". Certains de ses vers sont passés à la postérité comme le célèbre : "Riez, et le monde rit avec vous; pleurez, et vous pleurez seul." tiré de son poème "Solitude". Je ne la connaissais pas et je suis tombé par hasard sur certains de ses écrits en 2014. J'ai été immédiatement séduit par la luminosité de son style et la profondeur des idées exprimées. J'ai donc essayé de construire un écrin musical à ses phrases ce qui m'a été facilité par leur rythme particulièrement adapté à la mise en chanson.

J'ai tâché de traduire ses textes au mieux en français (ci-dessous). Bien sûr, traduits, les poèmes perdent de leur rythme, leurs rimes et d'une certaine poésie mais on peut tout de même se faire une petite idée ne serait-ce que du sens général. Les textes originaux, en anglais, sont sur sur la version anglaise de cette page.

En espérant que ça vous plaise à écouter comme ça m'a enchanté de le fabriquer.

Plus d'infos sur EWW ICI.

Daniel G. - 2021


Le monde entier / All The World
Refusé / Denied
Le monde est rempli d'enfants,
Riant de petites joies,
Soupirant de petits problèmes.
Doigts meurtris ou jouets cassés;
Souhaitant être plus âgés, plus grands,
Pleurant pour quelque malheur imaginaire;
Oh, les enfants heureux et malheureux !
Envore ils viennent, encore ils partent.

Le monde est plein d'amoureux,
Marchant lentement, chuchotant doucement,
Rêvant et construisant des châteaux
Qui s'effondreront à leurs pieds;
Brisant des voeux et brûlant des lettres,
Souriant, de peur que le monde ne le sache !
Oh, les amoureux fous et confiants !
Toujours ils viennent, toujours ils partent.

Le monde entier, le monde entier...

Le monde est rempli de gens,
Qui se dépêchent, se précipitent, se poussent,
Supportant de lourds fardeaux, portant de lourdes croix,
Passant en soupirant.
Certains ont des visages souriants,
Mais un cœur lourd au dedans.
Oh, les yeux tristes, les gens accablés !
Comment ils viennent et comment ils partent !

La terre est pleine de dormeurs,
Poussière et os y reposent,
C'est la fin à laquelle tous les bébés, les enfants,
Les amoureux, les gens, sont destinés.
Toutes leurs peurs et toutes leurs croix,
Tous leurs chagrins finissent ainsi.
Oh, dormeurs silencieux et heureux,
Sommeillant profondément sous le sol.

Le monde entier, le monde entier...

Un jour, les vents bondirent de l'ouest,
Et pressèrent les nuages devant eux ;
Et chassèrent les ombres et les brouillards,
Par delà les hautes montagnes.

La pluie jaillit d'un ciel de plomb
Et battit le sein froid de la terre.
Et dit à l'herbe endormie : "Lève-toi".
Et les jeunes bourgeons se mirent à fleurir.

Et j'ai pleuré : "Oh, vent, souffle dans mon esprit,
Souffle dans mon âme et mon cœur,
Et disperse les nuages qui y pendent comme des linceuls,
Et fais en partir les ombres".

Et j'ai sangloté, "Oh, pluie bénie,
cogne dans mon coeur aujourd'hui ;
Dégèle les neiges qui l’engourdissent,
Jusqu'à ce que l’espoir refleurisse, je t'en prie".

Le soleil s'est posé sur les arbres nus,
En un merveilleux éclat de gloire ;
Et les jeunes feuilles finirent par bruisser et chanter dans la brise,
En murmurant une histoire d'amour.

"Soleil ! brille sur mon cœur,
Et courtise le à jamais", ai-je pleuré ;
Mais le vent, le soleil et la pluie
Leurs bienfaits m'ont refusé.

Sa chanson / His Song
Juste toi / Just You

Un poète errait dans les rues de la ville,
Portant vêtements en lambeaux, et les pieds endoloris ;
Le manque et la faim obscurcissaient sa vue,
Et les enfants le raillaient, à son passage.

Mais un de ces enfants chantait, en jouant,
Une chanson que sa mère avait chantée ce jour-là.
Le poète l'écouta, les joues enflammées,
La chanson était sienne, c'était enfin la gloire !

Mais son cœur s'est illuminé. La chanson du garçon
avait fait vibrer ses cordes d'une étrange et douce joie.
Il dit : "Bien que je puisse reposer avec les morts sans nom,
Les chansons que j'ai écrites me survivront".

Les joies égoïstes de ce monde
Qui m’attiraient dans leur filet.
Tout ce qui me leurrait et me guidait
Je le laisse maintenant passer;
Une seule chose semble subsister…
Juste toi.

Peu m'importe les hauteurs solitaires,
Et leurs larges panoramas;
Les sentiers les plus modestes
me semblent beaux et larges,
Quand nous marchons côte à côte.
Une chose rend le monde lumineux…
Juste toi.

Juste toi, juste toi, juste toi, mon amour.

Je n’aspire à aucun objectif lointain,
Je ne poursuis aucun grand dessein;
Toutes les ambitions de la terre semblent être
Comme l'ombre d'un rêve.
Pour moi, le monde entier est là…
Juste toi.

L'ultime danse / The Last Dance
Il y a longtemps / Long Ago

Les étoiles se balancent en mesure et en rimes,
Les planètes chantent tandis que les soleils marquent le temps.
Les rayons de lune et les rivières entrent en transe,
L'Univers frémit encore et encore de la danse !

Nous choisissons nos partenaires parmi les meilleurs
Et guinchons sans répit dans la salle de bal de la vie
Nous suivons nos fantaisies et choisissons qui nous plait,
Pour la valse, le tango ou le quadrille joyeux.

Mais il y a ce partenaire qui nous attend tous,
A la fin de la fête, pour terminer le bal.
Non sollicité et malvenu, il vient sans prévenir.
Et lance quand il choisit : "Ma danse, je crois ?"

Et personne ne peut refuser et personne ne dit non,
Lorsqu'il fait signe au danseur, celui-ci doit s'incliner.
Vous pouvez le haïr et l'éviter, et pourtant, dans le ballet de la vie,
Pour celui qui a bien vécu, c'est la meilleure danse de toutes !

J'ai aimé une fille, il y a longtemps,
Elle tenait dans sa main mon destin;
Et dans la lueur du soleil couchant
Nous nous sommes attardés à la porte du jardin.

La splendeur du ciel d'occident
Faisait un halo dans ses cheveux.
J'ai scruté ses yeux avec adoration,
Et l'ai cru sincère et loyale.

Il y a longtemps…

J'ai dit "Bonne nuit" et comme je m’en retournai;
Elle m'a retenu avec son sourire délicat.
J'ai vu ses lèvres rouges murmurer: "reste !".
Je me suis donc encore un peu attardé.

"Je t'aime, je t'aime, ma douce !" J'ai dit,
Elle a ri et a murmuré : "Je t'aime".
J'ai embrassé sa petite bouche, mûre et rouge,
Et la trouvais honnête, et la croyais sincère.

Il y a longtemps...

C'était il y a très, très longtemps,
Et j'étais jeune, et elle aussi ;
Ma foi en l'amour était forte, car oh !
La demoiselle était tout pour moi.

Mais quand le soleil s'est éteint
Et a laissé un ciel froid et bleu,
Mon rêve d'amour d'un jour est mort.
La fille était belle, mais pas sincère...

Il y a longtemps...

Peu m'importe / It Doesn't Matter
Je t'avais dit / I Told You

Peu m’importe de connaître par quels détours
Mon parcours va me conduire
Sachant qu'il m'éloignera de toi.

Peu m'importe si dans le calme ou la lutte
Les flots de l'avenir reflueront ou couleront
Je n'aurai eu qu'un désir dans ma vie
Qui m’aura été refusé.

Peu m'importe si je résiste ou si je tombe
Si je chemine à coté de rois ou de gens ordinaires
Les buts les plus nobles de ma vie,
Mes ambitions les plus élevées
Avaient comme seul objet ton sourire

Peu importe tout ce qu’on pourra bien dire
Je n'ai d'intérêt ni pour les reproches ni pour les louanges
Je ne sais qu’une chose
C’est que nous serons séparés aujourd’hui
Et qu’il en sera ainsi jusqu’à l’éternité

Tour m’est égal car mon coeur sans repos
est insensible au chagrin aussi bien qu’au plaisir
Puisqu’il se doit que nous devons être éloignés
Chose qui m’importe le plus

Je t'avais dit que l'hiver passerait, mon amour,
Je t'avais dit que l'hiver passerait,
Qu'il fuirait honteusement quand le vent du sud arriverait,
Et tu as souri quand je te l'ai dit.

Je t'avais dit que les nuages gris se dissiperaient,
Et que le ciel deviendrait tendre et bleu;
Et les doux oiseaux chanteraient, et parleraient du printemps,
Et, amour, tout cela s'est réalisé !

Je t'avais dit que le chagrin s'estomperait, mon amour,
Et que tu oublierais la moitié de ta douleur;
Que le doux oiseau-chanteur se réveillerait sous peu,
Pour chanter en ton sein à nouveau.

Je t'avais dit que le chagrin tuait rarement, mon amour,
Bien que le cœur puisse sembler mort pendant un temps.
Mais le monde est si brillant, et si plein de lumière
Qu'il s'éveillerait, finalement, dans son sourire.

Ah, amour ! N'étais-je pas un vrai prophète ?
Il y a un sourire joyeux sur ton visage;
Ta tristesse s'est envolée... la glace a fondue,
Et les boutons d'or fleurissent à sa place.

Je t'avais dit que le chagrin s'estomperait, mon amour,
Et que tu oublierais la moitié de ta douleur;
Que le doux oiseau-chanteur se réveillerait sous peu,
Pour chanter en ton sein à nouveau.
Que l’espoir sortirait de l’ombre
Et retournerait en son nid dans ton coeur
Que la joie viendrait retrouver sa demeure
Et que la tristesse s'évanouirait...


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